Le court métrage de la semaine

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Chambre 212
Photo du court métrage Vibrato

VIBRATO

Sébastien Laudenbach

En deux mots

Sébastien Laudenbach (La jeune fille sans mains) revisite le Palais Garnier avec malice et sensualité. « Venez, vous verrez… »

Synopsis

1899. Une veuve confie toutes les folies qu’elle a faites avec Charles Garnier, son mari. Il s’en est passé des choses dans les loges de ce palais d’or et de velours, dans les dessous et les coulisses du Palais Garnier.

Pour aller plus loin

C’est une rencontre qui paraissait naturelle que celle de Sébastien Laudenbach avec 3escène, l’espace numérique de l’Opéra de Paris, qui donne carte blanche à des cinéastes pour réaliser des courts métrages en lien avec le lieu, la discipline ou ceux qui y évoluent. Clément Cogitore, par exemple, s’adonna à l’exercice avec Les Indes galantes, également présent dans le catalogue de L’Extra Court, et Laudenbach, après le succès critique de son long métrage d’animation La jeune fille sans mains (2016), a mis tout son talent d’illustrateur, de peintre et de conteur au service d’une histoire animée à la fois mélancolique et coquine – une dualité qui marqua d’ailleurs plusieurs de ses courts métrages par le passé.

Un personnage illustre apparaît en filigrane des souvenirs d’une femme se recueillant devant une sépulture et se remémorant les moments de bonheur – et de passion charnelle – avec le disparu. La grâce des dessins se marie harmonieusement à la très belle musique du film, signée Olivier Mellano. La dimension érotique de l’Opéra, qui ne saute pas forcément toujours aux yeux, s’épanouit ainsi au fil d’une explosion de couleurs qui aura séduit les festivaliers du monde entier, de Clermont-Ferrand à Annecy, São Paulo, Bucheon ou encore Tampere.

Turbopéra n’est pas, comme on pourrait le penser, un film d’école à proprement parler, mais une œuvre courte – deux minutes, générique compris, on a vraiment enclenché le “turbo”… – élaborée par un quatuor de jeunes animateurs dans un cadre de stage. La drôlerie de la situation et la qualité des textures transmises à l’image (avec des reflets sur les écailles des aquatiques héros !) sont jubilatoires, d’autant qu’une chute nous transfère en un clignement d’œil (globuleux) d’une salle de concert cossue à un lieu beaucoup plus trivial, la musique passant alors en mode diégétique, selon une clé d’analyse bien connu des étudiants en cinéma.
L’ironie est totale, d’autant que l’extrait choisi, le célèbre “Brindisi”, appartenant au premier acte de l’opéra de Verdi, exalte en réalité… la joie de vivre ! Le dénouement n’en est que plus savoureux, et sans aucune arête en travers du gosier…

Générique

Production Les Films Pelléas
Scénario Sébastien Laudenbach
Musique Olivier Mellano
Interprétation Elise Caron, Inès Tabarin


Durée 07’20 – Catégorie Animation – Genre Biographie, Film d’époque, Ordinateur 2D Pays –  France  – Année 2017


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