Les courts métrages du mois

L’INVENTEUR

Gary Fouchy, Jérémy Guerrieri, Paul Jaulmes

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Les petites victoires

En deux mots

Efficace, poétique, avec une chute en béton armé, ce film fait partie des « inévitables » pour tous les publics !

Synopsis

Un modeste et paisible inventeur est troublé dans sa retraite par un monsieur important qui veut profiter de son talent de Géo Trouvetout pour devenir milliardaire.

Pour aller plus loin

Gary Fouchy, Jeremy Guerrieri, Paul Jaulmes, Nicolas Leroy, Leslie Martin, Maud Sertour et Alexandre Toufaili sont les sept mercenaires à la réalisation de ce court métrage tout droit sorti de l’école supérieure d’animation 3D Supinfocom d’Arles. Le brio technique joue la minutie et la précision à l’image avec des traits simples et une poésie formelle. Les tons et les traits sont doux.

C’est l’histoire d’un inventeur, M. Félix, qui vit en ermite créateur dans sa maisonnette, qui va de son atelier en sous-sol à son lieu de vie en étages. Tout son intérieur est peuplé de ses trouvailles et d’affiches en tous genres, du minuteur autoreverse à la structure pour salut de chapeau, “Le Bonjour Madame”, ou au système “Sourire toujours”.

L’ambiance rétro rappelle la France du début du XXe siècle, où l’esprit d’ingéniosité en marche courait avec le monde industriel en plein essor. Malin comme un singe, l’inventeur, qui planche sur un ouvre-œuf à la coque, a même en parallèle l’idée d’un escalator à sens inversé… pour que l’usager fasse du surplace !

Générique

Production La Station Animation, Les Films d’Ici
Musique Charlie Adamopulos, Ghislain Soufflet


Durée 04’25 – Catégorie Animation – Genre Humour – Pays France – Année 2010


L’ÎLE AUX FLEURS

Jorge Furtado

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film L’établi

En deux mots

S’il n’y avait qu’un, ce serait celui-ci… Culte !!

Synopsis

Douze minutes : c’est le temps durant lequel nous suivons le parcours d’une tomate, depuis sa production dans la plantation de M. Suzuki, jusqu’à son point d’arrivée, décharge publique de l’île aux fleurs.

Pour aller plus loin

Véritable pamphlet, ce classique du cinéma dénonce l’économie de marché qui entraîne 22% de brésiliens vers la pauvreté et la famine. L’île aux fleurs, dès 1989, démontrait également les rouages et effets pervers de la mondialisation et de la surconsommation. Jorge Furtado utilise un ton faussement didactique et systématise ses répétitions – on pense bien sûr à Mon oncle d’Amérique de Resnais – ce qui permet de créer un décalage salvateur car ni l’intelligence ni l’humour du film ne suffisent à faire oublier les images d’un épilogue qui laisse le spectateur sans voix : des femmes et des enfants de Porto Alegre admis à fouiller les détritus organiques d’une décharge, APRÈS le passage des cochons.

Générique

Production Nora Goulart Casa de Cinema

Scénario Jorge Furtado

Musique Geraldo Flach


Durée 12’00 – Catégorie Documentaire – Genre Humour noir – Pays Brésil – Année 1989


15 AOÛT

Photo du court métrage 15 août

Tamara Kozo

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Le prix du passage

En deux mots

Quel est le réel pouvoir des ONG ? De Sarajevo à Kaboul, le même sentiment d’impuissance se répète. Un éclairage cinglant sur nos petites lâchetés ordinaires.

Synopsis

Kaboul, 15 août 2021. Alors qu’elle est en plein entretien, Maud est interrompue et se retrouve confrontée à sa propre impuissance face au rêve de Sadiqa : celui de vivre.

Pour aller plus loin

Avec une riche expérience accumulée dans le secteur culturel – dans le théâtre, le cirque, puis le casting –, Tamara Kozo nourrit son travail de réalisatrice de son regard transversal. Son film 15 août a été sélectionné dans la liste des cinquante opus retenus en compétition au cours de la 12e édition du Nikon Film Festival en 2022. Celle-ci avait pour thème “Un rêve”.

En deux minutes et vingt secondes, l’auteure nourrit une tension grandissante. Elle mélange avec succès la portée documentaire et le suspense, dans cette interview en terrain où le danger plane. Une journaliste reporter française interroge une femme afghane à Kaboul, où les Talibans avancent et menacent la liberté. Le témoignage est illustré en direct par les coups de fil qui informent.

L’actrice qui incarne l’interviewée, Wazhma Bahar, est citée au générique comme collaboratrice au scénario. Le film met en scène les paradoxes du regard et de l’implication étrangers, face à l’urgence de la fuite. Sadiqa demande à Maud de l’emmener, elle et sa famille, à l’aéroport, mais cette dernière lui répond que c’est impossible, ne lui lançant qu’un “I’ll call you later”.

Générique

Production Gobelins, l’école de l’image
Musique Théo Palfray

Interprétation Wazhma Bahar, Anouk Féral


Durée 02’20 – Catégorie Fiction – Genre Drame social – Pays France – Année 2022


THE KING’S ROOTS

Photo du court métrage The king's roots

Raphael Moucachen, Marie Grilli, Sheila Shuster

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Alma viva

En deux mots

Tchernobyl continue de hanter les esprits, il y a un avant et un après, voire même une fin…

Synopsis

Longtemps après l’incident nucléaire, un homme décide de retourner dans sa maison d’enfance pour se laisser mourir : Tchernobyl.

Pour aller plus loin

Nouvelle proposition réjouissante de l’école arlésienne MoPa, The King’s Roots permet aux cinq talents du quintet composé par Lauranne Leclech, Lucile Berardo, Marie Grilli, Raphael Moucachen et Sheila Schuster de faire leurs armes. Ils n’ont pas choisi un sujet facile, mais ont gagné en humanité créative en s’attaquant à un traumatisme collectif. Placer un faisceau émotionnel sur une dévastation est fort.

C’est l’histoire d’un homme qui, à l’automne de sa vie, revient seul sur les lieux de son existence d’avant. D’avant la maladie, d’avant l’abandon, d’avant la catastrophe nucléaire. C’est le chant d’un fantasme retrouvé, entre passé et présent, pour mieux accueillir l’inexorable futur proche. Celui de la mort. Bouleversant voyage en animation aux côtés d’une carcasse essoufflée, qui défie l’interdit pour trouver le repos.

Sans paroles, cette histoire saisit par sa fulgurance et par sa précision formelle, en cinq minutes. Les mirages en forme d’hologrammes recouvrent la réalité misérable et lugubre, mais aussi gagnée par le calme et la végétation. C’était Tchernobyl. C’est Tchernobyl. Et le meilleur écrin d’un ex-citadin de retour au bercail, pour en finir en paix avec tous les chaos.

Générique

Production École Mopa
Musique Laura Benoit, Sentuuran


Durée 05’00 – Catégorie Animation – Genre Portrait – Pays France – Année 2022


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