Les courts métrages du mois

PUSSY BOO

Rémi Parisse
Photo du court métrage Pussy boo
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Les pires

En deux mots

Prix Canal+ au Festival Nikon 2020 ! “You Rock” !

Synopsis

Quand les oreilles attentionnées de Paulette et Roger rencontrent la musique qu’écoute leur petite fille de 14 ans.

Pour aller plus loin

Chronique désopilante que ces trois minutes et demie nées de l’esprit du réalisateur Rémi Parisse. Paulette et Roger se creusent chaque année les méninges pour satisfaire le plaisir de leur petite-fille à l’occasion de son anniversaire. Mais, l’enfance passée, les goûts adolescents sont délicats à cerner. Après le fiasco de la boîte à musique des douze ans, et du puzzle de licorne des treize, que faire ?

La courte durée du film donne lieu à un enchaînement malicieux de scènes, qu’un minimum de dialogues meuble avec saveur. Les images parlent d’elles-mêmes, et le montage raconte beaucoup par son sens de l’ellipse et du dialogue riche de sens, et de cause à effet, entre les scènes. Le jeune cinéaste met en pratique l’idée qu’avec peu, on peut signifier beaucoup.

La donzelle, qui fête ses quatorze ans, est fan du groupe Pussy Boo, que les grands-parents découvrent et pistent sur internet. L’enquête des aînés vaut son pesant de cacahuètes. De traduction de paroles de chanson sexuellement trash, en fignolage de paroles sur métier rond à tisser, l’implication est grande. La surprise aussi, qui déboussole les anciens, mais finira par ravir la benjamine.

Générique

Production Ellabel Productions
Musique Olivier Daubry
Interprétation Eleonore Aquillon, Catherine Giron, Hervé Masquelier


Durée 03’30 – Catégorie Fiction – Genre Humour – Pays France – Année 2020


SIENTJE

Christa Moesker
Photo du court métrage Sientje
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Tempête

En deux mots

Le retour d’un film culte au catalogue de L’Extra Court ! Et pour tous les publics.

Synopsis

Une petite fille est en colère suite à une dispute avec ses parents, mais que peut-elle faire pour se calmer ? Les quatre cent coups pour finalement être à nouveau en bons termes avec sa mère.

Pour aller plus loin

La Néerlandaise Christa Moesker réalisa à la fin des années 1990 ce qui est vite devenu un classique de l’animation européenne, perpétuellement présenté à de nouveaux publics dans les festivals et distribué en salles par Folimage.

Le film frappe par sa gestion de la ligne claire, utilisant un dessin en apparence très simple, dans un noir et blanc dépouillé ne se colorant que d’un rouge vif correspondant à la tenue, et surtout à la colère d’une enfant modèle contrariée par un interdit parental. Le motif est universel : chacune de nos chères têtes blondes, si mignonne fussent-elles, peut se transformer en monstre colérique dévastant son univers tel un cyclone vengeur.

En une durée très courte et sans paroles, la mise en scène joue de la tonicité du graphisme pour laisser exploser l’orage de la frustration infantile. C’est un véritable ouragan, le visage de Sientje se ferme et se déforme, ses cheveux sont hirsutes, on pense à L’exorciste ou même à Godzilla… Et puis, le calme suit la tempête et la fillette redevient la plus gentille du monde dans les bras de maman. On est tous passé par là…

Générique

Production Folimage Studio, Netherlands Institute for Animation Film
Scénario Christa Moesker
Interprétation Linda Mourits (voix)


Durée 04’18 – Catégorie Animation – Genre Humour – Pays France, Pays Bas – Année 1997


12h20

Gabriel Kaluszynski
Photo du court métrage 12h20
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Mes rendez-vous avec Léo

En deux mots

Menace, surprise, peur, suspicion… Oui, il s’agit bien d’un film de genre ! Assez rare au catalogue.

Synopsis

Geo, trentenaire dynamique, rentre chez lui après sa séance de sport. Le jeune homme découvre sur la porte du frigo un post-it où est écrit à l’encre noire : A 12H20, tu vas mourir. Tout à coup, un bruit sourd provenant du premier étage le surprend. Geo, armé d’un couteau de cuisine, décide d’aller voir d’où provient ce bruit.

Pour aller plus loin

Attention, frissons et chute implacable sont au menu de ce court métrage français récent. Gabriel Kaluszynski signe ainsi un film engagé, dénonçant avec une efficacité sans appel un fait de société et comportemental insupportable, qui débouche sur des statistiques toujours effrayantes. La bonne idée de ce geste artistique est de passer par un biais de fiction revendiqué, et non une véracité documentaire ou journalistique.

Le cinéma de genre est donc à l’honneur de cette aventure domestique en huis clos et en plein jour. L’intrigue avance sans crier gare, sans effets spéciaux et sans vedettes. Un minimalisme ambiant dont l’efficacité narrative ne ressort que plus fortement. Une maison, un four à micro-ondes, une bière, une horloge, un message sur un post-it, un son à l’étage, une fenêtre… Autant d’élément concrets et quotidiens, distillant une tension grandissante.

La caméra commence par filmer des lieux désertés, via un balayage visuel des pièces et des accessoires qui racontent une vie (une famille, avec un ou des enfants). Ce n’est qu’ensuite que le premier personnage entre en scène et pénètre au centre de l’action. La musique scande ses notes et rythmiques qui, ajoutées aux sons ambiants, conditionnent le public dans un état de réceptivité optimale. On approche de 12h20…


Durée 06’40 – Catégorie Fiction – Genre Humour noir – Pays France – Année 2020


DIMANCHE SOIR

Solange Martin
Photo du court métrage Dimanche soir
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Les enfants des autres

En deux mots

Violent et pudique comme un chagrin d’enfant !

Synopsis

Que dire d’un enfant et d’un père qui se séparent parce que c’est dimanche soir ?

Pour aller plus loin

Poignant film que Dimanche soir où l’on assiste au déchirement, à la tension d’un départ. Solange Martin filme l’intensité, le côte « brut » de la scène sans jamais céder à la moindre insertion narrative. Le film reste tendu, haletant (difficile d’y reprendre son souffle) jusqu’au dénouement provisoire puisqu’il y aura d’autres dimanche soir. Un film physique où la pellicule (tourné en 35mm) retrouve son sens étymologique de « peau » : les variations du grain redoublant toute la sensualité qui se dégage des plans.

Générique

Production Les Films du Cherche Midi, Haut et Court
Scénario Solange Martin
Interprétation Christophe Delachaux, Benjamin Martin


Durée 05’35 – Catégorie Fiction – Genre Portrait – Pays France – Année 1992


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