Les courts métrages du mois

PILE

Photo du court métrage Pile

Toby Auberg

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Reality (VO)

En deux mots

Un voyage halluciné, des sociétés primitives à notre société hautement « évoluée » – Prix du jury au Festival d’Annecy 2020

Synopsis

L’eau puis la nourriture. L’agriculture puis l’industrie. L’ancien puis le nouveau. De l’essentiel au superflu. Du simple au complexe. Du concret à l’abstrait. De la terre aux nuages. Du réel à l’irréel.

Pour aller plus loin

Incroyable fresque d’animation de trois minutes et quelques, Pile est un court métrage britannique de Toby Auberg, créé dans le cadre de son travail au sein du Royal College of Art de Londres. L’œuvre a reçu le Cristal du film de fin d’études au prestigieux Festival d’Annecy en 2020. Elle se distingue par une facture impressionnante, ciselée sur ordinateur en animation 3D.

L’image et le son foisonnent de trouvailles. L’ambition est extrême et touche à son but : raconter le monde et l’humanité. Le long d’un lent panoramique vertical allant de bas en haut, la caméra balaie l’évolution planétaire. Tout est dit dans un mouvement unique, du simple au complexe, du naturel à l’artificiel, de l’artisanal au numérique, du paisible à l’agressif.

Le regard renvoyé sur le monde est sans appel, et traduit une vision pessimiste de l’être humain et de sa gestion du progrès. La narration va en effet progressivement vers le chaos, la déshumanisation, et une conclusion éclatée. La déconnexion de tout l’emporte dans l’ultime plan. Au final, cet objet unique brille par son double mouvement fascinant, entre montée stylistique et chute existentielle.

Générique

Production Royal College of Art


Durée 03’23 – Catégorie Animation – Pays Grande-Bretagne – Année 2019


MEDEIA

Photo du court métrage Medeia

Jean-Baptiste Coursault

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Barbie

En deux mots

<pUn film ambitieux sur le monde uberisé du siècle à venir.
Une vraie réussite !

Synopsis

Iris, à bord de sa navette Argo, approche de la station spatiale Medeia après avoir reçu un message du Compartiment 13. Mais que va t-elle y trouver ?

Pour aller plus loin

Medeia est une surprenante chronique très courte. Le très proche et le très lointain s’y mêlent ingénieusement, en mêlant le cinéma de genre au réalisme « près de chez vous ». Tout démarre en effet comme dans un film spatial, évoquant tour à tour 2001 l’odyssée de l’espace, Star Wars et Gravity. dans lequel est injectée une (presque) basique livraison alimentaire.

Le jeu avec l’imaginaire du public bat son plein. Le film promet en effet une évasion totale, à mille lieues des préoccupations terrestres et des contingences quotidiennes. L’effet miroir n’en est que plus réussi quand l’esprit est renvoyé à la triviale commande à manger. L’effet à grand spectacle est aussi catapulté par la concrétisation d’une porte qui se referme et par la déshumanisation d’une ubérisation spatiale.

La précision esthétique saisit. Jean-Baptiste Coursault orchestre en maître d’oeuvre, à la fois comme scénariste, réalisateur, monteur, étalonneur, modéliste, graphiste, ainsi qu’aux effets spéciaux. Une implication optimale pour l’auteur, qui est aussi aidé par une riche équipe. En ressort une méticulosité à l’image comme au son, jusqu’à au souffle final de la protagoniste.

Générique

Scénario Jean-Baptiste Coursault
Interprétation Géraldine Lapchin, Jean-François Hoche

Durée 2’25 – Catégorie Fiction – Genre Science-fiction – Pays France – Année 2023


A QUI LE TOUR

Photo du court métrage A qui le tour ?

Gabriel Kaluszynski, Geoffrey Sauveaux

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Toni en famille

En deux mots

L’archétype du film à chute efficace !
Je me laisse surprendre…

Synopsis

Avant de souffler ses bougies, Mélodie doit faire un vœu. Et si son rêve devenait réalité ?

Pour aller plus loin

Voilà une aventure ultra courte, mais efficace ! Le tandem à la réalisation, Gabriel Kaluszynski et Geoffrey Sauveaux, rebaptisé Gaba & Géo pour l’occasion, joue la carte de l’histoire rapide avec chute. Sur le ton de la comédie, car l’ambiance reste bon enfant, malgré la note tragique d’un des éléments narratifs finaux. Mais elle ne fait que servir l’action et la saveur générale.

Peu de plans, peu de décors, et une intrigue unique composent les deux minutes du récit. Avec, au centre des images, un anniversaire, un gâteau (une tarte, pour être plus précis), une bougie, un vœu et un retour en voiture. Mais que d’injonctions ! Tous les convives pressent l’heureuse élue et son copain derrière son appareil photo. L’effet à rebours n’en sera que plus percutant.

Prolongeant la portée ludique du scénario, les réalisateurs ont de plus choisi de filmer l’un d’eux deux dans le rôle du petit ami de l’héroïne. Geoffrey Sauveaux est donc doublement derrière un objectif : pour diriger le film et pour faire les clichés de la fête. Gourmand, avez-vous dit ? Peut-être, en regard de la manière dont le personnage finit sa route, après avoir demandé à sa dulcinée de révéler son vœu…

Générique

Interprétation Mélodie Fontaine, Geoffrey Sauveaux


Durée 02’23 – Catégorie Fiction – Genre Humour noir – Pays France – Année 2022


TU VAS REVENIR ?

Photo du court métrage Tu vas revenir

Léo Grandperret

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Le grand chariot

En deux mots

Pour combattre la peur, faites la mouette !

Synopsis

Max et Chloé sont timides. Un court de théâtre pourra-t-il changer la donne?

Pour aller plus loin

Léo Grandperret est un enfant de la balle. Son défunt père Patrick l’a filmé dans plusieurs de ses réalisations, dont les longs métrages Mona et moi et Meurtrières. Le fils a repris la caméra, pour des courts métrages, ou pour le clip du titre No de la chanteuse Louane. Deux ans près la fiction drolatique Je suis une fleur, il retrouve aussi la durée de deux minutes et quelques, pour raconter une brève histoire percutante.

Le film mélange le naturalisme et l’humour, autour d’un récit simple et limpide. Un garçon et une fille se rencontrent dans un cours de théâtre, et se cherchent du regard tout au long des exercices collectifs. De rondes en improvisations, le prof exalté leur demande de faire la mouette. Entre incrédulité, hésitation et confiance à plein tube, les apprentis acteurs et actrices se jettent à l’eau pour personnifier le volatile.

Du jeu à la réalité du flirt, le réalisateur immisce avec malice le motif de l’oiseau pour donner du courage à ses protagonistes, qui doivent se dépasser s’ils veulent arriver à leurs fins. Le ridicule ne tue pas et parfois réunit. Il peut même solidifier le lien humain sur la ligne commune de la vulnérabilité. Et quand l’humour s’en mêle, c’est encore mieux.

Générique

Production Carnaval productions

Scénario Léo Grandperret, Martin Darondeau


Durée 02’20 – Catégorie Fiction – Genre Humour – Pays France – Année 2020


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